Jeudi, Nicolas Doze a souligné sur BFM TV l’“opposition totale” entre Angela Merkel et François Hollande sur le sujet des “eurobonds” ou obligations européennes (c’est-à-dire la mutualisation de tout ou partie des dettes nationales) au sommet informel de Bruxelles.
Le grand “saut fédéral”
Pour la chancelière allemande, “les eurobonds, c’est l’aboutissement de quelque chose, c’est la fin de quelque chose. Cela viendra après la règle d’or, après l’assainissement des comptes publics des États et puis (…) l’abandon de l’autonomie budgétaire des États, les États-Unis d’Europe, si vous voulez…” Pour le président de la République française, les eurobonds sont “le point de départ” : ils “permettraient de tenir la règle d’or. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, les socialistes n’ont pas véritablement la même vision de la règle d’or que l’Allemagne”… Conclusion : François Hollande “est le président des pauvres” et “désormais, le patron de l’Europe du Sud”. Quant à “l’amitié franco-allemande”, “c’est une formule polie, aimable, pour parler d’une mésentente cordiale”. “Il y a maintenant l’Europe du Sud, il y a l’Europe du Nord, il y avait Merkozy, il n’est pas sûr que nous ayons Merkhollande…”
Faut-il faire des “eurobonds” ?
“La certitude, c’est que si on fait ça, du jour au lendemain, les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie baisseront, qu’on aura un retour de la confiance dans la zone euro”, explique Nicolas Doze. “Mais il y a deux obligations pour cela : chaque pays doit assainir ses finances publiques, pays par pays, donc. Et puis après, il faut accepter le saut fédéral. Mais les euro-obligations, ça ne créé pas de la croissance, ça ne réduit pas la dette, ça ne réduit pas le déficit, ça ne rend pas les finances publiques efficaces, ça ne rend pas non plus le secteur privé plus compétitif. Et puis, le pire, c’est qu’on a eu dix ans d’eurobonds : pendant dix ans, on s’est endetté au même taux que l’Allemagne avec de l’argent facile. La Grèce a reculé l’âge de la retraite, l’Espagne a construit des forêts d’immeubles, nous, on a fait les 35 heures. Aujourd’hui, c’est un peu trop tard…”