Le 11 novembre aura lieu comme chaque année à Varsovie la grande Marche de l’Indépendance organisée par les milieux nationalistes et soutenue par les conservateurs et autres patriotes polonais. L’année dernière, pour la première fois, cette marche a été libre d’incidents et le président Andrzej Duda, s’il n’est pas venu en personne, avait adressé un message aux participants. Les années précédentes, cette marche avait pris une énorme ampleur après que les tentatives de blocage par les milieux gauchistes d’une petite manifestation annuelle des nationalistes lui avaient attiré de nombreux soutiens au sein de la droite conservatrice et également dans la population. C’est ainsi que, pour la première fois en 2011, cette Marche de l’Indépendance est devenue la grande manifestation qu’elle est aujourd’hui, avec une centaine de milliers de participants. Mais de 2011 à 2014, cette marche était aussi le théâtre de nombreuses provocations policières et gauchistes, apparemment soutenues et parfois même organisées par le gouvernement de Donald Tusk, ainsi qu’ont pu l’apprendre les Polonais grâce au scandale des écoutes secrètes.
Néanmoins, en 2016, c’est Facebook qui semble vouloir gêner au maximum l’organisation de la Marche de l’Indépendance, qui est pourtant une manifestation déclarée et légale, en bloquant les comptes des organisateurs et aussi ceux de tous ceux qui partagent l’affiche annonçant la Marche :
La Pologne bastion de l’Europe
Le 11 novembre 2016 à 14h, rond-point Roman Dmowski, Varsovie
Facebook n’avait sans doute pas prévu les vagues que sa censure politiquement correcte / gauchiste allait provoquer dans un pays qui a déjà connu la censure communiste. Même la ministre en charge de l’économie numérique, Anna Strzeżyńska, qui avait été interpellée par les organisations nationalistes, a annoncé avoir demandé un entretien à ce sujet avec les dirigeants de Facebook Pologne. Des médias en ont profité pour exposer l’engagement politique très marqué à gauche de certains dirigeants de Facebook Pologne, notamment auprès des « comités de défense de la démocratie » (KOD) qui organisent régulièrement des manifestations contre le parti Droit et Justice (PiS) et le gouvernement de Beata Szydło. Les Polonais ont d’ailleurs bien remarqué, et ils ne sont pas les seuls, que la censure de Facebook est à sens unique. En effet, Facebook ne réagit pas ou très peu quand des internautes dénoncent les discours de haine des milieux de gauche, comme ceux des féministes pro-avortement lors des « marches noires ». Les dirigeants du réseau social refusent également de supprimer ou bloquer d’autres profils polonais comme Nie wstydzę się Stalina (Je n’ai pas honte de Staline) ou encore des pages insultant le pape polonais Jean-Paul II.
C’est pourquoi des actions en justice viennent d’être engagées en Pologne contre Facebook pour propagation du communisme et insulte aux sentiments religieux des Polonais. Un député du parti Kukiz’15, Marek Jakubiak, a également annoncé vouloir intenter un procès en diffamation contre Facebook Pologne après que les centaines de milliers d’internautes qui avaient partagé ou « aimé » l’affiche de la Marche de l’Indépendance sur son profil ont été informés que ce contenu avait été bloqué parce qu’il diffusait un message de haine. Ce qui pose officiellement problème à Facebook sur cette affiche, c’est le logo du « camp national-radical » (ONR) avec la Falanga (Phalange), symbole d’un bras brandissant une épée utilisé par les nationalistes polonais depuis les années 1930. Symbole de haine pour Facebook, mais symbole autorisé en Pologne puisqu’il n’est pas celui d’une idéologie totalitaire, fasciste, national-socialiste ou communiste. Les nationalistes polonais font en effet remonter leurs idées et leur tradition aux nationaux-démocrates polonais d’avant-guerre qui rejetaient tous les totalitarismes.
Mercredi, Facebook semblait avoir cédé aux pressions et débloqué le partage de l’affiche incriminée ainsi que, au moins partiellement, les comptes des organisateurs de la Marche de l’Indépendance et des organisations nationalistes. Une manifestation prévue pour le 5 novembre devant le siège de l’entreprise de Mark Zuckerberg en Pologne est toutefois maintenue.
Cette année, les organisateurs de la Marche de l’Indépendance, qui commémore l’indépendance reconquise par la Pologne après le 11 novembre 1918 contre l’Allemagne et la Russie bolchevique, invitent les Européens à se joindre à eux à Varsovie pour affirmer leur patriotisme et protester contre l’islamisation du continent (en français dans la vidéo ci-dessous) :
Article publié originellement sur le site Visegrád Post
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