Rencontre avec Arnaud de Courson, qui affrontera Isabelle Balkany dimanche 27 mars dans le canton de Levallois sud. Mis en cause par cette dernière dans nos colonnes lundi, “le Fromantin de Levallois” comme on l’appelle parfois a accordé un entretien aux Nouvelles de France.
Arnaud de Courson, que pensez-vous de votre score (23,14% des suffrages exprimés) ?
Je suis agréablement surpris car je m’attendais à 17-18%. J’imaginais qu’Isabelle Balkany ferait 5 ou 6 points de plus à 42%. Le FN fait 4 points de plus que prévu et le score du PS est plus bas qu’attendu.
Le taux d’abstention a “traumatisé” Isabelle Balkany…
Les Levalloisiens ne se sont pas intéressés à l’élection. Les tripatouillages de l’UMP, comme le fait qu’Isabelle Balkany se présente à Levallois sud par peur de perdre à Levallois nord, les ont dégoûté. Elle prétend que “les électeurs n’en ont rien à faire de savoir si [elle se] présente dans le nord ou dans le sud. Ils ne comprennent même pas à quoi sert le conseil général !” Là, elle est en train d’appeler ses amis en s’aidant des listes électorales pour leur demander de se déplacer dimanche prochain. Et elle va devoir refaire sa profession de foi, bleu blanc rouge, donc illégale et retoquée en 1ère lecture de la Commission électorale.
Selon vous, Isabelle Balkany est-elle inquiète de l’issue de ce scrutin ?
Ce que je sais, c’est que quelqu’un de confiant n’aurait pas les propos qu’elle a eu dans vos colonnes… Avant le premier tour, elle n’a pas arrêté de critiquer le président du Conseil général et elle s’est ramassée. Depuis hier, elle s’en prend à Jean-Christophe Fromantin et à moi. Si elle perd, elle s’en prendra aux militants. A quand l’autocritique ?
C’est à un système que vous souhaitez mettre un terme ?
Pour moi, la politique doit être la diversité. A Levallois, le pouvoir est détenu par les même cercles, les même mains, ce dont les gens ne veulent plus. Pour moi, ça n’est pas le système républicain, ça !
Vous parlez de Patrick et d’Isabelle Balkany ?
Isabelle Balkany s’est autoproclamée candidate de l’UMP, ou plutôt, elle a été désignée au mois d’octobre pour faire campagne dans le canton sud alors qu’elle est la conseillère générale sortante du canton nord, soit bien avant que Danièle Dussaussois ne démissionne de son mandat de conseillère générale du canton sud.
Vous sous-entendez que cette démission a été provoquée ?
Bien sûr ! Sa nomination au Conseil économique et social en octobre ainsi que la remise de sa légion d’honneur en novembre ne sont pas un hasard. Danièle Dussaussois, même si c’est son droit, s’autoapplique un non-cumul des mandats que personne ne respecte.
Comment jugez-vous les explications d’Isabelle Balkany aux mauvais résultats de l’UMP ?
Si elle avait fait une campagne de rue comme moi, elle entendrait autre chose de la part des électeurs…
C’est contre un “système Balkany” que vous vous élevez ?
Je m’élève contre un système basé sur ce que certains appelleront du clientélisme. Les Balkany ont leurs dévoués. J’ai comme ça rencontré quelqu’un qui m’a dit être obligé de tracter avec eux mais qui me soutenait… Il y a une forme de contrainte manifeste. Mais ce que je reproche surtout à Isabelle Balkany, c’est son absence totale d’autocritique. Avec elle, c’est tout le monde qui a tord. A la mairie lundi, beaucoup ont été engueulés à cause du mauvais résultat de dimanche…
Comment le savez-vous ?
Le soir, je les croise dans la rue car j’habite à Levallois-Perret.
C’est aussi le cas des Balkany, non ?
Posez-leur la question ! Ils habitent à Giverny, dans l’Eure ! Le principe même de la démocratie, c’est de représenter son territoire, non ?
Qu’est-ce qui vous distingue d’Isabelle Balkany en terme de programme ?
Je souhaite faire de la politique autrement. Isabelle Balkany est à couteaux tirés avec tout le monde et la ville de Levallois-Perret se retrouve isolée : on est en froid avec le maire de Neuilly parce qu’elle ne s’entend pas avec Jean-Christophe Fromentin, avec le président du Conseil général (Patrick Devedjian, qu’elle traite de “looser aigri” devant les caméras de France 3 Île-de-France, ndlr), avec les mairies de Clichy, Asnières et Paris parce qu’elles sont de gauche… ça n’est pas parce que les gens ont des idées différentes qu’on ne peut pas faire des choses pour les habitants. Les Levalloisiens ne comprennent pas et il y a aujourd’hui une certaine forme de ras-le-bol.
Comment réagissez-vous aux accusations d’incompétence formulées par Isabelle Balkany à votre égard ?
Elle ne me connaît pas ou mal donc son jugement est hâtif mais je pense avoir plutôt bien réussi ma vie professionnelle (Arnaud de Courson est à la tête d’une société de conseil en recrutement qu’il a fondé, ndlr). Des clients prestigieux me confient des mandats. Si je disposait d’un mandat pour recruter le patron de l’EPAD, je ne le proposerai pas à une personne de 24 ans qui n’a pas de diplôme ou qui est encore à l’université ou alors cela signifierait que je suis incompétent ! J’ai des compétences, pas toutes les compétences car je ne suis pas un surhomme.
Allez-vous faire des “alliances contre-nature” avec la gauche pour l’emporter au second tour ?
Dimanche prochain, les Levalloisiens auront le choix entre le système Balkany et un système plus ouvert et à l’écoute des gens. Ils sont tous à même, quelque soit leur vote au premier tour, de voter en leur âme et conscience pour moi.