Isabelle Balkany est adjointe au maire (son mari, Patrick Balkany) à Levallois-Perret et vice-présidente du Conseil général des Hauts-de-Seine. Sa réélection dimanche prochain pourrait être compromise. Elle a accepté de répondre aux questions de Nouvelles de France.
Isabelle Balkany, comment jugez-vous votre résultat au premier tour dans le canton de Levallois sud (37,4% des suffrages exprimés) ?
C’est limpide : j’ai 13 points d’avance sur un candidat repêché car n’ayant même pas convaincu 12,5% des inscrits (Arnaud de Courson, ndlr). Comme d’ailleurs la candidate socialiste (Anne Eugénie Faure, ndlr) dans le canton de Levallois nord que l’on disait acquis à la gauche. J’ai 1 200 voix d’avance sur le candidat divers-droite… et réussi à éliminer toute la gauche avec 7 candidats !
Sincèrement, vous n’espériez pas plus ?
Dans une ville qui a été communiste pendant 18 ans, c’est pas mal, non ?
Quel est votre objectif, maintenant ?
Être réélue, clairement. Mais ce qui m’étonne et me traumatise même, c’est notre taux d’abstention. C’est inhabituel car Levallois vote toujours plus que la moyenne nationale.
Vous ne disposez d’aucune réserve de voix. Allez-vous entamer des discussions avec le FN ?
A Levallois-Perret, le FN fait seulement deux points de plus qu’aux dernières cantonales. Non, ma réserve de voix pour le second tour, ce sont tous les gens qui n’ont pas voté.
Comment expliquer de tels résultats ? Par des causes locales ou nationales ?
Je pense que c’est une accumulation. Bien que les enjeux soient locaux, la mauvaise humeur et les inquiétudes des Français ont joué au niveau national. On qualifie ça comme on veut : la gauche parle d’un ras-le-bol de la droite, on est en pleine crise, il y a les problèmes familiaux et personnels… Il y a aussi le climat international qui est anxiogène : entre les bombes et les centrales nucléaires, les révoltes dans les pays arabes… Et puis les Franciliens ne connaissent pas trop les élections cantonales.
Vous avez déclaré à l’AFP être “tout à fait confiante” sur l’issue du second tour. “Les alliances contre-nature peuvent exister mais je fais confiance au bon sens des électeurs de Levallois” avez-vous ajouté…
Pourquoi les électeurs de gauche voteraient pour Courson qui ne représente rien et qui n’a pas été investi ? Je crois d’ailleurs qu’il est plus à droite que moi…
Sur quels sujets ?
Sur les sujets sociétaux…
Le score d’Arnaud de Courson comme celui de Jean-Christophe Fromantin ne traduisent-ils pas une tendance à l’absence d’étiquette ?
Selon le ministère de l’Intérieur, les candidats divers-droite obtiennent à cette élection 15% des suffrages exprimés. Ça devient la mode de conspuer, de rejeter les partis institutionnels quels qu’ils soient. Mais il faut savoir de quoi on parle dans la vie et c’est vrai pour la politique : il s’agit d’un métier, pas d’un hobby. Moi qui travaille à plein temps pour ma ville et mon canton, je ne crois pas à cette émergence de candidats incompétents…
Mais justement, est-ce que des chefs d’entreprise comme Arnaud de Courson ou Jean-Christophe Fromantin ne sont pas mieux placés pour gérer une ville, un canton ?
Ecoutez, Arnaud de Courson est passé par le PR, avant d’être l’adjoint au maire de Chazeaux qui l’a viré, tellement il était incompétent. Puis, il a disparu de la circonscription pendant 10 ans et le revoilà ! Sa candidature est une démarche très personnelle. Quant à Jean-Christophe Fromantin, il n’est pas encore élu. Il y a zéro élu au premier tour en Ile-de-France. Je note tout de même que c’est la première fois qu’un maire de Neuilly fait un score aussi ridicule aux cantonales…
…
Bon, il sera élu, voilà !
Patrick Devedjian, lui aussi, ne dispose pas de réserve de voix à droite. Souhaitez-vous vraiment sa réélection ?
Je souhaite la victoire de tous les candidats de droite.
Avec Patrick Devedjian, vous êtes prête à passer l’éponge ?
Il y a eu des tensions dans le cadre du Conseil général (des Hauts-de-Seine, ndlr) mais là, nous ne sommes plus au sein du Conseil général…
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