Tribune libre de Virginie Mercier* pour Nouvelles de France
En France, 1 enfant sur 5 est supprimé, dans le sein maternel, par l’avortement. Ce constat justifie à lui seul notre mobilisation. Lorsque l’on porte en soi, la cause du Respect de la Vie, on ne peut tolérer que soit ainsi éliminés chaque année, en toute impunité, autant d’enfants et notre devoir est de ne pas nous taire. Si nous nous taisons, nous devenons en quelque sorte complices par notre silence Nous marchons pour continuer à réveiller des consciences face à la mort de tous ces enfants.
C’est pourquoi notre marche mobilise chaque année de plus en plus de personnes :
– ceux de bonne volonté, et ceux qui sont si proches du bon sens qu’ils refusent les mensonges des anti-vie.
– ceux qui sont attachés à la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 (art.29)
Il y est fait mention des devoirs de l’individu envers la communauté et des justes exigences de la morale. Le droit au respect de la vie donnée à tout homme est reconnu à tout individu (article 3) et fait fort logiquement partie de ces justes exigences.
– ceux qui, sensibles au message toujours frais des amoureux de la Vie, se rallient de plus en plus nombreux aux couleurs de l’espérance et de la joie de vivre et rejettent donc ces 37 années sombres de mensonges et de mort et leur lot de morbidité
– ceux qui, respectant la morale naturelle, parlent de plus en plus aux consciences en transcendant la Vie, en lui donnant ou en cherchant sa dimension surnaturelle et ceux qui les écoutent, ces hommes et ces femmes de toute confession religieuse qui marchent aussi avec nous.
La marche pour la Vie constitue un véritable témoignage que ce soit pour l’opinion publique ou pour le monde politique. Nous sommes là pour montrer qu’aujourd’hui, il y a encore des hommes et des femmes pour qui l’avortement n’est pas un acte banal, anodin, sans conséquences. Des hommes et des femmes qui, même 37 ans après la loi sur l’avortement, sont capables de descendre dans la rue un dimanche du mois de janvier, dans le froid, et parfois sous la pluie, pour promouvoir le respect de la Vie et pour dénoncer les lois qui portent atteinte au plus petit d’entre nous : l’enfant à naître..
Je reste intimement persuadée que toutes les actions au service de la Vie, aussi diverses peuvent-elles paraître, d’une manière ou d’une autre, portent leurs fruits même si nous ne les récoltons pas immédiatement.
Manifester en nombre est un moyen non négligeable de voir le discours pro-vie réapparaître sur la scène publique et donc politique.
Des causes plus médiatiques que la cause pro-vie n’ont pas besoin de manifester : elles ont en permanence “antenne ouverte” dans les médias. Pour ceux qui défendent la Vie, il n’y a pas de raccourci : pour exister, il faut être dans la rue, et être assez nombreux pour ne plus pouvoir être ignorés. Beaucoup de nos concitoyens pensent que plus personne, ou presque, ne se bat contre l’avortement légal. Manifester en nombre est le seul moyen de briser ce consensus par défaut. Quelques dizaines de secondes au 20 heures, comme l’an dernier, suffisent pour que la conscience collective réalise que des dizaines de milliers de personnes, souvent jeunes, réclament l’abolition de l’avortement. Et les effets d’une telle mobilisation dépassent largement les reportages qui lui seront consacrés : tout au long de l’année, les associations pro-vie réagissent à l’actualité en publiant des communiqués – qui seront d’autant plus cités par les médias si les pro-vie font régulièrement une “démonstration de force” dans la rue. De même, tout au long de l’année, des associations pro-vie contactent des politiques. Un élu sera toujours plus attentif à un dialogue s’il sait que son interlocuteur est représentatif et capable de mobiliser.
Manifester contribue à dynamiser tout le mouvement pro-vie. Nous avons pu remarquer au fil des années que manifester contribuait à étendre la densité de notre réseau associatif
Marcher pour la Vie, cela signifie que nous ne nous satisfaisons pas de l’état d’injustice actuel dans lequel notre pays se trouve et plus encore nous nous y opposons. La marche ne constitue pas un objectif en soi mais un moyen pour parvenir à un réveil des consciences, pour réussir à lever le tabou que constitue la question de l’avortement. Non, avorter n’est pas banal et a des conséquences dramatiques que nous entendons dénoncer.
Marcher pour la Vie c’est proclamer que jamais l’avortement n’a été une solution, c’est promouvoir l’accueil de la Vie et croire que chaque être humain est unique et digne de respect. C’est aussi proclamer et témoigner que si on choisit le parti de la Vie on n’est jamais déçu !
Nous marchons enfin pour ces femmes qui avortent, les mères de ces enfants qu’elles ne verront jamais. La loi de 1975 a été promue au nom de la liberté des femmes. Etrange liberté qui fait d’elles, avec leur enfant, les premières victimes de l’avortement par la douleur incessante, aujourd’hui largement reconnue, que l’avortement leur inflige tant physiquement que psychologiquement Nous marchons car nous savons que restaurer la liberté de la femme enfermée seule dans la douleur de l’avortement et isolée de toute forme d’amour, c’est aussi :
– restaurer la responsabilité de l’homme, rendre à chacun sa place dans une société respectueuse de la morale naturelle,
– protéger la réalité naturelle du mariage,
– favoriser la construction et l’élaboration de la famille
– rétablir la dignité de toute personne humaine de sa conception à sa mort naturelle.
Nous marchons pour exiger une véritable politique au service de la famille et de la Vie dont l’objectif final devra être l’arrêt du massacre d’innocents par l’abrogation de la loi de 1975 et dont les mesures intermédiaires, si elles s’avèrent nécessaires, devront être à la fois orientées vers ce but et guidées par le respect de la personne humaine et de la famille.
C’est notre union, la force de nos convictions et notre foi en ce combat qui apporteront la victoire et non nos réticences, nos questionnements et nos jugements sur l’utilité ou non de certaines actions, la contre productivité d’autres…la réponse est la Vérité et la « vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même » (Dignitatis Humanae).
*Virginie Mercier est responsable des « relations presse » du collectif « en marche pour la Vie ».
1 Comment
Comments are closed.