Monseigneur Fisichella est président du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle évangélisation. Il a reçu les Nouvelles de France afin d’expliquer les buts et les moyens que s’est assigné ce nouveau dicastère.
La Nouvelle évangélisation qu’est-ce que c’est ?
La Nouvelle évangélisation n’est pas une formule vide. Je dirais que c’est le désir d’annoncer l’Evangile, surtout dans les pays qui ont connu la chrétienté, là où cette dernière a toujours été présente et où la culture a été créée par le christianisme. C’est annoncer de nouveau le mystère de l’amour de Dieu, c’est-à-dire le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. C’est le désir d’annoncer le Seigneur pour connaître la réponse sur le sens de la vie. Quel est le sens de ma vie ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Ce sont les questions fondamentales qui sont dans le cœur de l’homme.
La Nouvelle évangélisation est surtout la volonté de donner une identité aux croyants dans certains pays, là où ils vivent dans une situation d’indifférence pour ne pas dire d’athéisme de facto. Pour cela, nous voulons donner aux croyants une identité personnelle. Nous voulons permettre aux croyants d’accéder à la formation et à la connaissance du contenu de la foi. Plus que tout, nous voulons leur donner surtout le sens d’appartenance à l’Eglise. Sans tout cela il ne peut pas avoir d’identité chrétienne.
N’est-ce pas la Congrégation pour l’évangélisation des peuples qui est chargée de ces questions au Vatican ?
Ce sont deux choses différentes. La Congrégation pour l’évangélisation des peuples a pour responsabilité d’annoncer l’Evangile là où il n’a jamais été annoncé. Il y a beaucoup de pays où l’Evangile n’est pas connu, je pense à l’Afrique, à plusieurs parties de l’Inde ou de la Chine. Il y a beaucoup de pays qui ne connaissent pas l’Evangile, même de nom. La Nouvelle Evangélisation est, je pense, un défi plus difficile à relever. Il est plus facile d’annoncer le Christ là où Il n’est pas connu. C’est plus difficile de L’annoncer là où les gens pensent le connaître, dans des territoires qui sont chrétiens depuis 2000 ans.
La France est-elle concernée par cette Nouvelle Evangélisation ?
Je pense qu’il y a un grand besoin d’une nouvelle évangélisation, on à besoin de l’Evangile, on a besoin de Dieu. En Occident, il y a une situation paradoxale : d’un côté on veut que Dieu soit mis de côté, on ne veut pas que les croyants aient une présence sociale mais d’un autre côté, le désir de l’homme est de connaître Dieu. Vous savez, Dieu est présent au plus profond de chaque personne. On ne peut pas éteindre le désir de Dieu et c’est pour cela que la situation est paradoxale. Depuis plusieurs années on cherche à faire en sorte que l’homme trouve son autonomie mais on remarque qu’aujourd’hui il est l’esclave de puissances dangereuses car il ne les connaît pas. Je crois qu’aujourd’hui on ne peut pas parler de la France sans évoquer l’Europe. Je pense qu’il y a un mouvement qui va unifier les peuples. Bien sûr les différences de cultures font que la France ne peut bénéficier de la Nouvelle évangélisation de la même manière que l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ou l’Angleterre. Cela dit on ne peut pas penser à cette Nouvelle évangélisation sans penser à l’Europe car l’activité législative des différents pays est déterminée par l’Union européenne. Je dis cela pour une raison bien précise : lorsque des lois sont édictées, dans les dix à vingt années qui viennent, on retrouve également les cultures qui sont le produit de ces lois. Là où l’on fait les lois, on prépare la culture.
La France a besoin d’une Nouvelle évangélisation. La sécularisation en France est plus forte que dans les autres pays d’Europe, c’est pourquoi le témoignage des croyants doit y être plus fort. […] Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans Nouvelles de France n°2 de décembre 2012.
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