Hongrie : les institutions européennes de plus en plus allergiques au verdict des urnes

Viviane Reding, en Autriche, en 2005.

Mercredi dernier, la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen a approuvé le «rapport Tavares» qui critique les réformes constitutionnelles hongroises et appelle ce pays à respecter les valeurs démocratiques. 31 membres de la Commission LIBE ont voté pour l’adoption du rapport, 19 contre, et 8 se sont abstenus. Le rapport «Tavares» sera soumis au vote du Parlement de Strasbourg début juillet. Si le Parlement l’approuve lui aussi, la menace de sanctions contre la Hongrie pourrait être à nouveau brandie.

Parallèlement, lors d’une rencontre du Groupe Bilderberg les 6-9 juin à Hertfordshire en Grande-Bretagne, la vice-présidente de la Commission européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, Viviane Reding, aurait déclaré, selon le quotidien hongrois « Magyar Nemzet », qu’elle n’hésiterait pas à remettre en cause le résultat des prochaines élections législatives en Hongrie et qu’elle allait s’appuyer sur les mouvements d’opposition de gauche pour cela. Si cette affirmation a été démentie par la  Commission européenne et par l’intéressée elle-même, le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung indiquait le 17 avril dernier qu’une part croissante des commissaires européens étaient en faveur d’une procédure de sanction contre la Hongrie au titre de l’Article 7 du Traité UE, ce qui pourrait vouloir dire la suspension des droits de vote de la Hongrie au sein du Conseil. Une procédure prévue également par le rapport « Tavares » qui vient d’être approuvé par la commission parlementaire. Outre le vote nécessaire du Parlement européen en assemblée plénière, il faudra toutefois à la gauche européenne anti-Orbán convaincre tous les États membres de voter en faveur des sanctions contre la Hongrie pour que celles-ci puissent être adoptées. Un vote unanime du Conseil en la matière est hautement improbable car certains pays n’approuvent pas ces attaques répétées contre la majorité et le gouvernement que le peuple hongrois souverain s’est choisis.

Il n’empêche que Viviane Reding, outrepassant ses prérogatives de Commissaire européen, se distingue au sein de la Commission par sa campagne agressive contre le gouvernement de Viktor Orbán. Cette Luxembourgeoise de 62 ans s’était aussi fait remarquer en France par ses propos outranciers contre le gouvernement français lors des expulsions de Roms (qu’elle comparaît à la politique nazie) et par son tweet après la défaite de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles : «Une France de la justice, enfin !».

Partout en Europe, la gauche et la fausse droite semblent de plus en plus irritées par ce gouvernement conservateur hongrois qui non seulement parvient à réduire les déficits (la Commission européenne s’apprête à abandonner la procédure pour déficit excessif à l’encontre de la Hongrie) et à renouer avec la croissance, mais en plus continue de dominer dans les sondages : un sondage Ipsos réalisé entre le 8 et le 15 juin donne 49 % d’intentions de vote au Fidesz contre 27 % pour les socialistes, 12 % pour les nationalistes du Jobbik et 8 % pour la coalition gauchiste « Ensemble 2014 ».

Related Articles

44 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Milou , 24 juin 2013 @ 18 h 21 min

    Il faut la (…) pour l’exemple.

    (Modération : Quel est votre but ? Causer des problèmes judiciaires à NDF.fr ? Merci de ne pas recommencer.)

  • Paul-Emic , 24 juin 2013 @ 18 h 44 min

    elle porte sa haine et sa morgue sur son laid visage.

  • Milou , 24 juin 2013 @ 18 h 44 min

    Plus sérieusement,

    Ces gens doivent comprendre la nature du peuple et de la civilisation hongroise.

    La Hongrie n’est ni slave, ni latine, ni germanique.

    La Hongrie est une civilisation en elle-même, ce que ne sont pas les autres pays du continent européen.

    La langue hongroise elle-même, n’est pas une langue indo-européenne.

    Il n’y a que deux autres exemples comparables dans cette région du monde, l’Arménie, l’Albanie et la Finlande.

    L’Arménie, l’Albanie, la Finlande et la Hongrie sont quatre civilisations isolées, qui jadis étaient puissantes et couvraient de vastes territoires, alors qu’elles sont aujourd’hui limitées dans leur puissance, leurs terres et dans leur reconnaissance.

    Il faut donc comprendre l’humiliation pour le peuple Hongrois, qui ne peut donc en aucun cas être assimilé aux autres peuples du continent européen.

    Dans sa médiocrité et sa bêtise, l’Union Européenne considère que la Hongrie est semblable à la Pologne, à la Slovénie ou à tous ces autres pays d’Europe de l’Est, ils oublient le caractère non européen et non slave de la civilisation hongroise !

    De plus, depuis la seconde guerre mondiale, les frontières de la Hongrie sont inadaptées.

    Il y a en Slovaquie, en Roumanie, en Serbie et ailleurs, de vastes populations hongroises.

    Pourquoi ces populations ne sont-elles pas ré-intégrées dans la Hongrie ?

    Alors même que l’Union Européenne a détruit la Yougoslavie, la Tchècoslovaquie et bien d’autres pays ?

    L’humiliation est immense pour les hongrois, qui n’ont toujours retrouvés leurs frontières naturelles.

    L’Union Européenne ne comprend pas cela.

    Ils ne comprennent pas ce qu’ils sont en passe de réveiller, ils ne comprennent pas que non contant d’avoir vaincu la Hongrie, ils remuent le couteau dans la plaie.

    C’est en Hongrie et dans cette région, par un certain assassinat, qu’a débuté une certaine guerre mondiale !

    L’Union Européenne ne sait pas ce qu’elle fait !

    Et puis, il y a aussi l’affaire de Smolensk.

    La encore, la Hongrie est une civilisation à part entière, elle n’est ni slave, ni latine, ni germanique, ni anglo-germanique et sa langue, le Hongrois, n’est même pas indo-européenne, puisqu’elle forme une famille linguistique à elle toute seule, avec la Finlande (Finlande qui n’est elle même pas scandinave).

    Rien n’oblige donc la Hongrie à participer aux intérêts de la Russie ou de l’OTAN.

    Pourtant, elle choisit l’OTAN contre la Russie.

    Le président polonais avait fait le tour de tous les présidents des pays de l’Est, pour qu’ils se rendent tous en Géorgie, récupérer les armes américaines.

    Là, la Russie a commis l’attentat pour éliminer le gouvernement polonais.

    L’OTAN protège-t-elle la Hongrie, la Pologne ?

    Pour la Hongrie, l’alliance avec l’OTAN est donc pour le moins une mauvaise affaire.

    Non seulement la Russie devient leur ennemi, mais l’OTAN et l’Union Européenne au lieu de les protéger, les menacent !

    Tout cela est explosif, plus qu’on peut le croire de ce côté ci des alpes.

  • Christiane , 24 juin 2013 @ 19 h 16 min

    “Vice-présidente ” de la commission européenne, mais madame Reding est-elle une
    élue ou a-t-elle été parachutée comme Barosso ? ces non-élus s’attribuent des droits qu’ils n’ont pas et se permettent des déclarations anti-nationales; les députés Hongrois et les autres devraient lui dire de mettre sa langue dans la poche et de ne pas se mêler de ce qu’on ne lui demande pas.
    Vive l’ Europe des Patries et que cette Europe totalitaire aux ordres d’une oligarchie
    soit jetée aux poubelles de l’ Histoire.

  • Adock , 24 juin 2013 @ 20 h 48 min

    Subsidiairement, je crois que parmi les chants des veilleurs, il y a notre nouvelle hymne nationale.

    Il y avait des milliers de veilleurs, de plus en plus nombreux dimanche dernier.

    Le chant de l’espérance est un premier sillon pour notre nouvelle hymne.

    Une hymne doit naître de son peuple, dans la rue.

    Le chant de l’espérance a pour l’heure cette caractéristique.

    Notre nouvelle hymne va émerger des veilleurs.

    Nous montrons à l’assaut du Parlement et de l’Elysée, de Bruxelles, de Washington, de Moscou et de Pékin, non avec des armes, mais dans la nuit avec des bougies.

    Nous sommes maintenant des milliers chaque dimanche avec les veilleurs, soyons bientôt des dizaines de milliers, puis des centaines de milliers et enfin des millions.

    La bougie est plus forte que le pavé, car le pavé blesse le corps de l’ennemi, mais n’atteint pas sa fierté, alors que la bougie soumet l’ennemi à la honte de son condition, à la honte de ses crimes.

    Je propose le chant de l’espérance pour hymne nationale transitoire, qui pourra peut-être devenir notre future hymne nationale.

  • Adock , 24 juin 2013 @ 20 h 50 min

    Ps :

    Voici le chant de l’espérance, celui avec lequel, nous veilleurs, sommes gazés, battus, parfois torturés par les forces républicaines, voici le chant de la rue, du front, celui qui dans la paix et le silence endure la dictature, celui qui né :

    https://www.youtube.com/watch?v=4GZNoxrKZUQ

  • Adock , 24 juin 2013 @ 20 h 51 min

    Le chant avec lequel, en famille et armés de bougies, nous prendrons le palais de l’Elysée et Parlement ?

Comments are closed.