Pologne – Une nouvelle initiative citoyenne pour protéger les enfants trisomiques

Un nouveau projet de loi citoyen visant à interdire l’avortement en cas de déficience génétique de l’enfant a recueilli 400 000 signatures. En 2011 déjà, une initiative citoyenne avait voulu limiter la possibilité de mettre fin à une grossesse aux seuls cas où celle-ci met en danger la vie de la femme enceinte. Depuis 1993, la loi polonaise interdit l’avortement sauf dans trois cas de figure : lorsque la grossesse met en danger la vie ou la santé de la femme enceinte (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), si les examens prénataux ou d’autres symptômes médicaux montrent qu’il existe une forte probabilité de déficience grave et incurable du fœtus ou de maladie incurable mettant sa vie en danger (tant que le fœtus serait incapable de survivre de manière naturelle hors du corps de sa mère), et s’il existe une présomption forte que la grossesse est le fruit d’un acte interdit par la loi (viol, inceste… – jusqu’à la 12e semaine de grossesse).

L’initiative citoyenne de 2011 avait été rejetée par la Diète, la chambre basse du parlement polonais. Un autre projet de loi, issu d’une initiative parlementaire, a lui aussi été rejeté par la Diète en deuxième lecture en octobre 2012. Depuis la loi de 1993 qui a fortement restreint l’accès à l’avortement, l’opinion publique polonaise a fortement évolué et les Polonais rejettent aujourd’hui massivement le libre accès à l’avortement en vigueur dans la majorité des pays européens, un libre accès qu’une majorité des compatriotes de Jean-Paul II et Lech Walesa considèrent comme une violation extrêmement grave et systématique des droits de l’homme par leurs voisins européens. Dans l’histoire de la Pologne, seuls deux régimes ont légalisé l’avortement à la demande : l’occupant nazi pendant la Deuxième guerre mondiale (mais pas pour les femmes allemandes) et le régime communiste mis en place après la guerre par l’Union soviétique.

Parallèlement à la nouvelle initiative citoyenne, la fondation « Pro Droit à la vie » (Fundacja Pro – Prawo do Życia) a adressé aux députés et au gouvernement polonais 6 questions concernant la protection du droit à la vie. Ces questions portent sur le nombre d’enfants avortés pour cause de trisomie 21 et sur le pourcentage de diagnostics prénataux erronés qui débouchent sur un avortement chaque année. La fondation pro-vie interpelle aussi les députés et le gouvernement sur les méthodes employées pour les avortements tardifs et la procédure suivie lorsque l’enfant avorté est encore vivant une fois sorti du ventre de sa mère.

Si la nouvelle initiative citoyenne a peu de chance d’aboutir avec la majorité actuelle de centre-droit favorable au maintien des exemptions à l’interdiction d’avorter prévues par la loi de 1993, ce en quoi elle est soutenue par les partis de gauche, la montée dans les sondages de l’opposition conservatrice du parti Droit et Justice (PiS) de Kaczynski, qui milite pour une meilleure protection du droit à la vie des enfants dans le sein de leur mère, permet d’envisager une application plus stricte à l’avenir de l’interdiction d’avorter en Pologne.

À l’heure actuelle, sur les quelques centaines d’avortements autorisés chaque année, environ 90 % concernent des enfants chez lesquels il existe, au stade fœtal, une présomption de déficience incurable. Des femmes racontent, choquées, comment des médecins leur ont proposé d’avorter leur enfant soupçonné d’être trisomique. Le syndrome de Down n’empêche pourtant pas de mener une vie heureuse, ce que soulignent souvent les familles avec un enfant trisomique.

Affiche de la fondation “Pro – Droit à la vie” en faveur de l’initiative citoyenne

Source : Gazeta Polska codziennie (site en anglais ici), autres médias.

Du même auteur :
> La justice polonaise dévoile le financement des associations de planning familial par l’industrie de l’avortement

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21 Comments

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  • 0 / 10
  • LUC+ , 9 août 2013 @ 12 h 53 min

    Heureux les simples d’esprit le royaume de Dieu leur appartient !

  • mariedefrance , 9 août 2013 @ 12 h 59 min

    Perso, je me suis déjà exprimée sur cette question.

  • charles , 9 août 2013 @ 14 h 23 min

    On se demande de quel droit une chambre rejette une initiative populaire devant déboucher sur une votation…

    absurde

  • Ladislas 1er , 9 août 2013 @ 15 h 01 min

    Mais quelle est cette manie en France de faire Lech Walesa une référence??? Que Nouvelles de France propage ces bêtises me sidère!!!!!

    On le sait maintenant – et je vais sans doute le répéter une millième fois – que Walesa était un collabo de la police politique et que les vrais héros de Solinarnosc n’ont jamais eu la gloire qu’ils auraient du avoir (entre autre, Anna Walentinowicz, qui a terminé sa vie tragiquement dans le tupolev présidentiel explosé au dessus de Smolensk).

    Il serait donc temps qu’en France, on se mette à jour concernant Lech Walesa.
    Et quel dommage! Votre article est parfait, et d’un coup, on tombe sur Walesa, y’en avait vraiment pas besoin!!!

  • Olivier Bault , 9 août 2013 @ 15 h 19 min

    Jean-Paul II et Lech Walesa sont les Polonais les plus connus des Français et même avec les doutes qui planent sur son passé, Lech Walesa reste, à tort ou à raison, un symbole de la lutte contre le communisme. J’ai d’ailleurs écrit un article sur Nouvelles de France sur le passé trouble de Walesa mais je doute que vous puissiez trouver l’équivalent dans les médias mainstream français.

    http://www.ndf.fr/nouvelles-deurope/06-03-2012/lech-walesa-heros-ou-traitre

  • Marius , 9 août 2013 @ 20 h 46 min

    Ça n’a pas de sens une pétition contre l’avortement des enfants malades… ça revient a dire qu’on peut avorter des enfants non-malades… Soit on fait une pétition contre l’avortement tout court soit on en fait pas, il me semble que c’est de la logique pure.

  • Monique Neveu , 10 août 2013 @ 0 h 13 min

    Il me semble que les parents seuls devraient en decider, pas les elus ni les electeurs.

    Une question: Que deviennent les trysomiques lorsque les parents meurent? Je me le demande car dans ma jeunesse j’ai connu un couple age dont la fille “arrieree” avait la trentaine et les deux pauvres vieux se tourmentaient de ce qu’il adviendrait de leur fille une fois eux disparus.

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